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BONNIE & KLYDE CHEZ LES HELLÈNES (Grèce)

Dernière mise à jour : 22 nov. 2021


01.05.2018 au 16.05.2018


Une beauté tombée du ciel.

Si nous avons traversé la Macédoine en un coup de vent, nous avons tout de même fait une brève halte à proximité du village d’Ohrid - et de son lac dominé par la jolie église de Saint-Jean-le-Théologien - avant de rejoindre la Grèce. Ayant effectué notre première nuit grecque en camping sauvage, nous décidons de prendre la route relativement tôt et profitons, par la même occasion, de se laisser réveiller par la brise du petit matin nous menant en direction des formations rocheuses de Meteora. Le trajet est plaisant, la météo de notre côté et nous sommes quasiment seuls sur les routes. Ce n’est plus le cas une fois arrivés sur le site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO mais la beauté des paysages prend rapidement le dessus. La vision de ces monastères perchés au sommet de pitons rocheux est à couper le souffle.


A gauche : Ohrid.

A droite : Meteora.



Barbecue à la grecque.

Barbecue à la grecque.

Désirant tout de même nous échapper des bus touristiques, nous virons plein ouest en direction de la mer Ionienne. En chemin, nous tombons nez à nez avec une route barrée. L’alternative étant l’autoroute, nous décidons de nous aventurer au-delà du tas de terre faisant office de barrière ; nous n’aurions pas pu faire meilleur choix. Premièrement, nous n’avons pas bien compris la raison de cette fermeture. Certes, quelques cailloux jonchaient la chaussée et l’état du bitume laissait parfois à désirer, mais rien d’infranchissable. De plus, ce choix nous a permis de parcourir une jolie route de montagne en ayant l’impression d’être seuls au monde. Impression estompée l’espace d’un instant lorsque nous nous vîmes invités par une famille profitant du jour férié du 1er mai pour faire un barbecue. Au menu gracieusement offert : mouton grillé, tzatziki, féta et, en faible dose, ouzo. Même si la communication n’était pas des plus simples, cette rencontre nous aura permis une réflexion qui nous suivra tout au long de notre séjour chez les Hellènes : la Grèce est belle, les gens qui l’habitent encore plus.

A gauche : la fameuse route fermée.

A droite : barbecue à la grecque.


Sensation contrastée au Péloponnèse.

L’unique raison de notre arrêt à Patras était de remplacer le joint spy de Klyde. Chose faite. Au-delà de ça – et le fait d’avoir goûté au Gyros, le kebap à la grec - la ville ne nous aura pas émerveillés, loin de là. Dans le registre des déceptions, la découverte du site de l’Ancienne Olympe. Même si nous ne sommes pas de grands adeptes de ruines, nous en attendions tout de même plus du berceau des jeux olympiques. Le Péloponnèse nous a tout de même réservé quelques belles surprises dont des tronçons d’asphalte exaltants. Nos deux coups de cœur resteront la route entre Geraki et Leonidio (malgré la météo capricieuse) suivi, de très proche, par le tronçon entre Kalamata et Sparte. En revanche, nous regrettons légèrement notre aller-retour à Monemvasia. Même si nous devons avouer que ce gros caillou, relié à la terre ferme par une fine route, fait son effet au premier coup d’œil, nous avons la sensation de ne pas y avoir vu grand-chose d’autre, notamment à cause de la foule débordant des petites ruelles de la ville.



A gauche : Ancienne Olympe.

A droite : route entre Kalamata et Sparte.


Au sec.

Orage, oh désespoirs.

Faire du camping sauvage offre un sentiment de liberté inouï mais demande un minimum d’organisation et de réflexion. Trouver un endroit suffisamment caché pour passer la nuit tranquillement n’est pas toujours chose aisée. Si, en plus, on ajoute des critères esthétique (trouver un joli coin) et de confort (se réveiller avec le dos en un seul morceau), la tâche se complique. Longeant la côte de la mer de Myrto, nous pensions avoir trouvé l’endroit idéal. Une petite plage déserte à l’abri de tout … ou presque. A peine le temps de sortir notre matériel qu’une averse diluvienne nous tombe dessus. Trempés en quelques secondes, nous décidons de protéger notre équipement au mieux et de courir nous abriter. Petite précision, dans ce genre de situation, un abri consiste à tendre une bâche entre nos deux motos et à se recroqueviller dessous. Nous profitons d’une accalmie pour aller constater les dégâts, qui ont été limités. Prospectant les environs, nous décidons de nous installer sur la terrasse abritée d’une maison à vendre située légèrement plus haut. La vue sur la mer est idéale et nous sommes au sec. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que personne ne débarque pendant notre sommeil. Le lendemain, après une nuit sans encombre, nous reprenons la route et quittons par la même occasion le Péloponnèse. Même si le ciel reste menaçant, nous profitons des quelques rayons de soleil réconfortant après une nuit qui restera gravée dans nos esprits.



A gauche : riders on the storm.

A droite : le calme après la tempête.


Trombes d’Olympe.

Une brève halte dans la très jolie ville de Nafplio et un passage éclair à Athènes plus tard, nous longeons la mer Egée en direction de Thessaloniki. La pluie n’a pas dit son dernier mot mais nous parvenons à éviter le pire, ce que nous constatons en traversant un village dont le sol est recouvert de grêle. La luminosité de fin de journée s’étalant sur les champs de blé environnant et le ciel encore orageux nous offre une ambiance de fin du monde des plus photogéniques. Le temps s’améliorant, nous nous offrons une nuit en camping sauvage. Le lendemain, après quelques kilomètres, nous attaquons l’ascension du mont Olympe et ses enchainements de lacets impressionnants. La descente se fait sous des trombes d’eau nous obligeant à franchir de véritables rivières en travers de la route. De jolis éclairs font également leur apparition, il semblerait que Zeus n’ait pas apprécié que nous foulions ses terres.


Notre famille d'accueil.

Séjour en famille.

Avant de débarquer chez Elias complètement trempés, nous l’avions rencontré lors de ses passages à Lausanne à l’atelier participatif Rideshaper – Le Bercail (article sur ce lieu d'exception ici). Ces brèves rencontres avaient suffi à peindre le portrait de ce personnage hors du commun. Pour faire simple, il a voyagé à moto dans 14 pays d’Asie pendant 27 mois et 39 pays d’Afrique pendant 3 ans. Autant dire que nous avions beaucoup de choses à apprendre en passant quelques jours chez lui à Thessaloniki. Ainsi, nous avons pu faire quelques modifications sur nos motos en deux temps trois mouvements, découvrir une partie de la ville qui ne nous attirait pourtant pas au premier abord et, surtout, vivre 3 jours au rythme grec, avec sa famille. Ce court séjour nous aura permis de mieux comprendre l’injustice de la situation économique et sociale grecque en passant des soirées entières à discuter avec Elias et son adorable maman. Il confirmera également tout le bien que nous pensions du peuple grec.


A gauche : nouveaux pneus pour Bonnie.

A droite : nouveau joint spy pour Klyde.


Klyde l’inébranlable.

Après de chaleureux au revoir, nous suivons les conseils d’Elias pour terminer notre séjour grec. Tout d’abord les magnifiques plages d’Halkidiki puis la forêt vierge de Paranesti. Le trajet vers cette dernière nous aura apporté une des journées les plus mémorables de la partie européenne de notre voyage. Pensant trouver une station-service dans le dernier petit village menant à la forêt, nous nous sommes retrouvés fort dépourvus quand celle-ci s’est avérée être fermée. En baragouinant quelques mots avec des locaux, l’un d’eux prend sa voiture et nous demande de le suivre. A peine garé devant chez lui, il s’empresse d’aller chercher les clés de son garage en oubliant de mettre le frein à main. Nos montures toujours enfourchées nous l'attendons derrière son véhicule quand ce dernier se met à reculer obligeant Amaia à laisser tomber Bonnie au sol pour ne pas être percutée. La voiture continuant dans sa lancée, le même sort semblait être réservé à Klyde, mais les lois de la physique en décidèrent autrement lorsque la voiture s’arrêtât nette au contact de la robuste BMW. Plus de peur que de mal, heureusement. Le propriétaire, évidemment désolé, nous propose de faire un constat que nous refusons en lui expliquant que nous sommes en voyage et que ce n’est ni la première, ni la dernière fois que nos motos se retrouvent au tapis. En contrepartie, il nous fournit l’essence dont nous avions besoin … sans nous demander quoi que ce soit.

Les 7 kilomètres les plus longs.

Le plein d’essence et de sensations fortes fait, nous repartons en direction de la forêt de Paranesti sans savoir que nous ne sommes pas au bout de nos émotions. Nous savions qu’un tronçon de notre itinéraire n’était pas revêtu, nous ne fûmes donc pas étonnés de rouler sur de la terre. En revanche, ce que nous ne savions pas est que nous n’étions pas sur le bon chemin. Après plus d’une heure dans la gadoue à avancer au pas, nous décidons, face à un cours d’eau de trop, de faire demi-tour. Extenués, nous nous retrouvons à notre point de départ après 3 heures et 7 kilomètres de plus au compteur. Ne nous laissant pas abattre pour autant, nous décidons de retenter notre chance le lendemain, après une bonne nuit de sommeil.


A gauche : Halkidiki.

A droite : 3 heures pour 7 kilomètres.


Destination Istanbul.

Nous finirons par atteindre notre objectif sans trop de problème grâce à un itinéraire plus aisé. Seuls au monde, nous profitons de notre après-midi pour nous balader et décidons, en guise de récompense, de camper à proximité de la forêt. Grâce à la maisonnette située à l’entrée de celle-ci, nous bénéficions même d’un accès à l’eau, d’un abri et de bancs pour préparer et manger notre repas. Le camping sauvage de luxe en quelque sorte. Ainsi se termine notre périple grec, dès le lendemain nous nous dirigerons en direction de la Turquie, et plus précisément d’Istanbul, qui n’aura de cesse de nous émerveiller.

Forêt de Paranesti.

Grèce.


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